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| 2eme enquête : Certain l'aime chaude .... | |
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Détective Conan
Nombre de messages : 105 Age : 32 Date d'inscription : 13/04/2007
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| Sujet: 2eme enquête : Certain l'aime chaude .... Sam 12 Mai - 18:47 | |
| Le moral était au beau fixe dans cette petite entreprise de Gex. Lionel et Aurélien, régnaient en maîtres dans l’atelier de mécanique qui était situé au rez-de-chaussée de l’usine. Les machines étaient anciennes, entièrement conventionnelles, mais les années d’expériences de nos deux lascars leur permettaient de réaliser n’importe quel type de travaux avec facilité et précision. Cette usine travaillait presque essentiellement pour le CERN en réalisant des pièces à façon. L’immeuble était immense, comparé au nombre d’ouvriers qui y travaillaient. Trois niveaux de trois cent mètres carré chacun, abritaient quatre employés et le patron. Dans un passé maintenant lointain, l’usine avait compté des années plus glorieuses, frémissant d’une fourmilière d’ouvriers, tous issus de Gex et des villages avoisinants. Malheureusement le pays de Gex s’était lentement transformé en cité dortoir, approvisionnant de chair humain les cantons Suisse limitrophes. La raison en était simple, les salaires beaucoup plus élevés qu’offraient les entreprises helvétiques ne pouvaient d’aucune manière être concurrencés par ceux de la France où les charges et les lois sociales aberrantes tuaient dans l’œuf tout désir et réalité de développement et d’envies de création d’emplois. Pierre, le patron de cette petite P.M.E. l’avait compris depuis longtemps, il s’était donc résigné à survivre avec une équipe réduite, se contentant d’un chiffre d’affaires moins performant mais s’octroyant ainsi une vie plus tranquille et moins stressante.
Le dernier étage de l’usine n’étant plus occupé, il avait créé pour ses nombreux enfants, une salle de jeu, vaste et agréable, où trônait une table de billard, un baby-foot et ses filles en avaient fait un endroit sympathique pour recevoir leurs copains et copines.
Mais revenons à nos deux mécaniciens. Lionel était fraiseur de métier et Aurélien tourneur. Leurs caractères étaient en opposition parfaite et provoquaient des tensions évidentes, pas toujours très sympathiques et d’une gestion difficile pour le gérant qui se devait de s’accommoder de quelques réactions inopportunes de leur part. Heureusement, il y avait de bonnes périodes où les rancoeurs restaient lovées dans un passé pourtant très proche et permettaient une certaine respiration dans une ambiance parfois morose. L’équipe fonctionnait d’une façon autonome. Chacun connaissait parfaitement la tâche qui lui était demandée et la présence du chef était nécessaire essentiellement pour expliquer certaines particularités d’un ouvrage, réconforter une idée pas très claire et était bien entendu la relation obligée avec la clientèle.
Un petit nouveau venait d’être engagé pour faire face à un surcroît de labeur. Yan un jeune homme de vingt cinq printemps, possédant un master en informatique mais dont le diplôme trop couru ne lui permettait pas de trouver un emploi à la hauteur de ses ambitions. Pierre l’avait engagé au salaire minimum pour lui permettre d’attendre une meilleure proposition en lui faisant comprendre qu’il pouvait prendre congé de l’entreprise à son bon vouloir et qu’il lui laissait la liberté de ses horaires pour démarcher des firmes actives dans sa branche professionnelle. Son Royaume était situé au deuxième étage, un petit atelier de câblage où la plus grande partie de sa tâche consistait à couper des fils électriques à la bonne longueur, assembler de la tôlerie et faire quelques soudures à l’étain d’une façon manuelle. Il travaillait en étroite relation avec Pierre dans une entente parfaite et amicale.
Yan et Pierre avaient échangé peu de durant cette belle journée de novembre. Dehors, le soleil brillait de tout son feu réchauffant l’atelier de ses rayons de braise alors que la température extérieure restait fraîche, dépassant avec peine la barre des huit degrés. Ils s’étaient confinés dans une pièce de dimensions modestes qui était suffisamment grande pour accomplir la réalisation de leur projet et qui avait la particularité évidente d’être très facile à chauffer.
« Tu sais Yan ! Repris Pierre tout en travaillant, les mécaniciens cachent la clef de l’entrée secondaire de l’usine dans le petit bâtiment toujours ouvert qui fait face à la porte. Si par hasard tu veux commencer ton travail plus tôt le matin pour être libre l’après-midi, il n’y a pas de problème ». Yan, perdu dans ses pensées, leva les yeux de la monotonie de son travail répétitif et acquiesça d’un « Ok pas de problème, ça peut m’arranger ! »
« La clef se trouve sur le rebord de la première fenêtre située près de l’entrée. Elle est cachée sous une petite boîte en bois. En partant ce soir tu n’as qu’à demander aux mécanos, ils te montreront avec précision l’endroit. »
Yan sourit, peut-être heureux de cette confidence. Enfin c’est ce que Pierre comprit. En fait Yan venait de s’apercevoir que sa journée de labeur était bientôt terminée et il se faisait une joie à l’idée de la partie de foot qu’il allait entreprendre avec sa bande de copains…
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Papa ! Est-ce que tu peux nous passer la clef de l’usine, on fait une fête ce soir avec des copains ! »
Pierre grommela quelque chose d’inintelligible.
Caroline l’aînée de ses deux filles venait de le déranger dans un de ses assoupissements de fatigue qui lui interdisait ce soir de regarder l’une de ses émissions de télévision favorite.
« Alors papa ! Réponds moi quand je te parle. »
La jolie jeune fille aux cheveux clairs, au teint pâle et aux grands yeux d’un bleu de mer tropicale, montrait son impatience et la vivacité de son humeur en tapant du pied d’une façon répétitive. Derrière elle se tenait Dorothée la cadette de la famille, aux cheveux plus sombres, à la ligne plus élancée qui voyait en sa sœur une jumelle parfaite malgré une différence d’âge de trois ans qui n’était physiquement pas décelable.
« Ben oui papa ! » reprit-elle sous un ton d’imitation, « t’es pénible quand tu ne nous réponds pas ! »
Pierre fatigué de sa journée et perdu dans le secret de sa rêverie fit le pénible effort de répliquer une réponse intelligible. « Prenez la clef du bas, celle qui est cachée dans le petit garage. »
« Mais papa, on a peur de ressortir par là quand il fait nuit ! C’est pas éclairé, puis on doit passer devant l’atelier de mécanique et ça fait peur, donnes-nous plutôt la clef pour les bureaux ! »
Pierre haussa les épaules et, sans même écouter leurs protestations, fit mine de s’intéresser à cette fameuse émission diffusée sur la cinq.
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Il était vingt et une heure quand Pierre descendit à son usine. Il n’habitait pas très loin de son lieu de travail et une petite marche d’à peine cinq minutes lui permit de retrouver l’antre de ses journées laborieuses. La salle du haut était allumée et une musique aux accents saccadés filtrait à travers une lucarne restée ouverte. La petite soirée de ses filles venait de prendre son essor. Il n’aimait pas vraiment surveiller l’activité de ses petites chéries mais, par curiosité, il se décida à monter à l’étage en fête pour s’aviser de la faune qui fréquentait habituellement ses petites réceptions animées.
Un petit groupe de six personnes incluant ses filles entourait le billard et rigolait devant la gaucherie de l’un d’eux. C’était Alexis qui faisait encore des siennes, essayant vainement de loger la boule noire dans l’un des orifices de la table. Il vociférait sa gaucherie :
« Non mais c’est pas possible ! Elle est tordue cette table ! » Puis quelques grossièretés non publiables jalonnèrent la suite de ses protestations.
« T’es un gros nul » ajouta Quentin qui, d’une canne habile, joua à merveille un coup difficile.
Caroline, aperçu son père en premier.
« Papa ! Qu’est ce que tu fais là ? »
« Rien de spécial. Je suis venu prendre mon appareil photo que j’avais oublié dans mon bureau ! » Tenta-t’il d’expliquer d’une façon peu convaincante.
Alors tous les enfants très charmants, vinrent se présenter un à un. Pierre en connaissait déjà certains. Il y avait Elodie, bien entendu, l’amie tant aimée de l’aînée de ses filles, une jolie jeune fille discrète, peut-être un peu trop timide, qui vint immédiatement lui faire la bise. Puis vint Quentin, un grand rouquin à la mine réjouit que Pierre connaissait assez mal. Puis Alexis, le petit voisin, un frisé à lunettes, toujours poli à son égard, qui se positionnait depuis longtemps comme l’un des prétendants infortunés de sa cadette et enfin un jeune homme aux cheveux mi-longs qui se présenta sous son prénom : Mathias. Celui-là, Pierre ne l’avait encore jamais vu. Sa poigne était ferme, sa voix sûre, son œil vif et direct, des cheveux clairs, qui descendaient à la limite de ses épaules avec une stature qui le dépassait d’une quinzaine de centimètres.
« Je suis dans la classe de Caroline » affirma-t’il en affichant l’un de ses plus beaux sourires.
« Papa ! C’est bon, tu peux partir maintenant ! »
Dorothée, sa petite gitane aux cheveux de paille, venait de lui faire comprendre qu’il les dérangeait.
Pierre, perplexe, les laissa à leurs amusements en n’oubliant pas de préciser :
« Ne rentrez pas trop tard les filles… »
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| Sujet: Re: 2eme enquête : Certain l'aime chaude .... Sam 12 Mai - 18:48 | |
| Le bruit était infernal. Le petit atelier vrombissait de ses entrailles, les outils tailladaient l’acier inoxydable avec difficulté et semblaient gémir sous l’effort. Devant la fraiseuse, Lionel restait impassible, il regardait avec une attention modérée la course de son outil sur la surface brillante d’un gros cube de matière, un flot blanchâtre incessant se déversait sur l’outil pour l’empêcher de s’échauffer exagérément. Il travaillait ici depuis une bonne vingtaine d’années et se plaisait à cette besogne qui avait l’avantage de ne jamais être répétitive. Chaque semaine lui amenait une série de pièces différentes de la précédente à réaliser et ceci aiguisait son esprit, lui permettant ainsi de passer la monotonie de sa vie d’ouvrier d’une façon plus agréable et moins austère. De plus, son patron était plutôt sympathique, nullement obsédant ou agaçant, lui laissant le libre arbitre de sa tâche et lui octroyant une complète autonomie dans la réalisation des usinages. A présent, il devait attendre devant la machine une bonne quinzaine de minutes que la passe soit terminée. Pour occuper ce temps mort, il se retourna vers sa table de travail où étaient alignées vingt pièces cylindriques, plongea ses doigts dans un petit sac de plastique noir d’où il ressortit une petite poignée de joints en téflon. Empoignant une pièce d’une main et un joint de l’autre, il se mit à les adapter l’un à l’autre. Arrivé au quinzième élément, il se rendit compte qu’il n’avait plus de joint pour compléter l’assemblage. Il retourna le petit sac plastique et le secoua avec vivacité, espérant voir apparaître ce qui lui faisait faute. Que nenni, le sac était vide.
« Il faudra que je demande au patron de m’en fournir » pensa-t’il en jetant le petit sac dans la poubelle postée à la portée de sa main.
Quelques mètres derrière lui, Aurélien serrait de sa poigne de culturiste les mâchoires de son mandrin pour maintenir une pièce en aluminium qu’il devait ébaucher. Il regardait du coin de l’œil son collègue dépité de ne pas avoir pu terminer son assemblage et sourit intérieurement en gratouillant dans sa poche et en touchant de ses doigts alertes les cinq petits joints qui s’y trouvaient. Aurélien était un farceur, pas toujours très drôle, il est vrai, mais c’était pour lui un moyen de sortir de l’uniformité de sa journée. Lui aussi travaillait ici depuis belle lurette. Pas toujours très commode ce bonhomme avec des changements d’humeur souvent incompréhensibles et parfois difficiles à gérer, mais son travail était irréprochable et quand on maîtrisait la façon de l’aborder, il savait être agréable et pertinent.
La journée avait été fatigante et, pour une fois, les deux hommes décidèrent au même instant de s’octroyer une pause bien méritée. Les machines cessèrent leurs vacarmes. Ils retirèrent de leurs oreilles les bouchons d’oreilles, protection obligée, pour s’engager à une petite conversation amicale tout en se délectant d’un café vivifiant. Ils parlèrent de tout et de rien, de ses petits galopins qui avaient brûlé des voitures dans le quartier, de la difficulté que cette jeunesse désabusée aurait dans sa vie d’adulte. Ils prirent en exemple ces quelques stagiaires que leur patron avait eu le malheur de prendre dans le passé. Ils avaient montré un visage bien pitoyable par leurs attitudes agressives ou nonchalantes, leur expliquant qu’ils ne tenaient certainement pas à trimer comme ouvrier et qu’ils gagneraient beaucoup en faisant la quête chaque dimanche et en se permettant de petites activités illicites d’un rapport tout à fait avantageux.
« J’me demande bien qui va payer notre retraite ? » ajouta Aurélien furieux.
Puis la conversation s’engagea sur le travail en cours.
« Il manque encore du matériel, c’est toujours la même chose, j’avais besoin de vingt joints et il n’y en a que quinze ! »
Aurélien se leva de sa chaise et plongea sa main dans la poubelle en disant :
« Tu es certain qu’ils ne sont pas au fond de l’emballage que tu as jeté ? »
« Ben oui ! J’ai bien regardé, il m’en manque cinq ! »
Deux doigts de notre farceur firent mine de chercher les éléments égarés dans le petit sac en plastique qui leur avait servi de rangement. Sa mine arbora un large sourire, ses doigts émergèrent à la vue de son collègue en tenant fermement les joints manquants.
« C’est pas cela que tu cherches ? »
Lionel surpris répondit :
« Mais j’ai pourtant regardé plusieurs fois dans le sachet avant de le jeter. »
« Pas suffisamment je pense ! » Dit-il en lui tendant d’une main assurée l’objet de son mécontentement. Puis il retourna à sa machine pouffant silencieusement de rire et de contentement.
Lionel désabusé et dans la plus profonde expectative quant à l’effet de l’âge sur sa personne, se remis à l’assemblage qu’il avait dû interrompre faute de matériel.
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Pierre avait du mal à dormir, il tournait, virevoltait, gigotait dans son lit qui ne voulait plus le retenir. Debout à six heures du matin, il se prépara un petit déjeuner sobre, composé d’un thé chinois et de trois biscuits chocolatés. Il prit une douche rapide, je dirai même précipitée, car sa durée n’excéda pas les trois minutes. La séance rasage et brossage de dents endura la même continuité et les cheveux à peine secs il se précipita au dehors de son appartement tout en entourant son cou d’une longue écharpe et en revêtant son manteau marron clair.
Son usine était située à huit cents mètres de chez lui et la descente rue Léone de Joinville se fit au pas de course. Il s’enferma dans son bureau et s’activa, l’esprit frais, au calcul et à la rédaction d’une offre de prix qu’il lui fallait absolument rendre aujourd’hui. Il se pencha sur un plan un peu plus complexe que les autres, essayant de comprendre la difficulté de la tâche, quand quelqu’un sonna à la porte. Il jeta un bref regard à son horloge et se demanda qui pouvait bien venir le déranger à une heure aussi matinale.
En ouvrant la porte il fut particulièrement surpris. Aurélien se trouvait devant lui.
Il est vrai que les mécaniciens commençaient leur travail à une heure spécifiquement matinale pour pouvoir ainsi jouir de leur vendredi après-midi.
« La clef a disparu ! » dit-il d’une voix affolée. Elle n’est plus sous la petite boîte où elle est cachée d’habitude ! »
Suivant Aurélien en direction du petit local, Pierre lui demanda si elle n’était pas tombée par terre.
« J’ai cherché partout et je vous assure, elle a disparu et pourtant la porte du bas est toujours fermée ! »
Ils fouillèrent ensemble l’endroit où la clef avait dû être cachée et durent se rendre à l’évidence : elle n’était plus là. Puis Pierre constata l’état fermée porte était bien verrouillée. Alors, son esprit intrigué supputa quelques conclusions incertaines.
« C’est peut être mes filles qui ont oublié de la ranger. Et si c’était les manouches, il y en a plusieurs qui sont venus sonner à la porte la semaine dernière en me demandant si je n’étais pas intéressé de leur vendre mes copeaux. Puis il réfléchit quelques secondes et décida. Je n’ai pas le temps de changer la serrure aujourd’hui, vous allez m’aider à bloquer la porte de l’intérieur et vous passerez par l’entrée du haut en attendant. »
Le tour fut vite accompli, un petit compresseur sur roulette fut entreposé devant la porte et une barre de fer bloquée sur un interstice du carrelage bloqua solidement l’ensemble. Il déverrouilla la serrure en utilisant son passe personnel, puis essaya de pousser la porte avec force pour observer qu’elle était bien obstruée. Ensuite, soigneusement, il fit deux tours de clef dans la serrure pour la sécuriser définitivement.
Lors du déjeuner de midi, Pierre en profita pour demander à ses filles si elles n’étaient pas à l’origine du problème.
« Non papa, on n’est pas allé à l’usine cette semaine. Puis on est sûre de nos copains, aucun d’entres eux n’aurait l’idée de rentrer dans l’usine en notre absence. Ça, je peux te le garantir. »
Alors Pierre fut encore plus inquiet sur l’aboutissement de l’affaire, remuant sa cervelle pour inférer toutes sortes de solutions malfaisantes.
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Deux jours plus tard, un nouveau barillet à la main, Pierre s’apprêtait à changer le système d’ouverture de la porte. Il enleva la barre de fer, poussa au loin le compresseur et fut parcouru par un frisson, en constatant que la serrure qu’il avait soigneusement verrouillée deux jours plus tôt, avait de nouveau été ouverte.
« Ils sont revenus faire un tour pendant la nuit. Heureusement que j’ai pensé à bloquer l’entrée, sinon j’étais bon pour un cambriolage en règle. »
Puis Pierre se mit à l’ouvrage, remplacer le barillet devait être une tâche aisée, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. L’ancienneté du bâtiment faisait que rien ne correspondait aux nouvelles normes et il eut beau essayer, de limer les parties mobiles de la nouvelle serrure, elle ne voulait pas fonctionner. Et Pierre commençait à s’énerver, la patience n’était pas vraiment son point fort et le fait de perdre du temps sur un problème aussi simple, l’énervait au plus haut point. Même l’aide de ses mécaniciens n’y fit rien, le mécanisme récalcitrant refusait de fonctionner et Pierre fut dans l’obligation de remettre l’ancien système. Puis, quelque peu dépité, il prit la décision de faire venir un serrurier.
Il monta à l’étage supérieur, là où se trouvait son bureau, dit un grand « Bonjour Madame Gausse !» à sa secrétaire qui sursauta de surprise. Il aimait lui faire ce genre de blague pas très drôle mais qui l’enchantait au plus au point. Madame Mausse s’en accommodait fort bien et ne s’offusquait jamais de ses petites taquineries. Il prit le téléphone et composa un numéro
« Ran ! Comment va ? »
« Très bien » répondit une voix calme et posée
« Et toi , comment vas-tu ? »
« Et bien ça va mais j’ai un petit problème qui justement peut t’intéresser. »
Conan , utilisant son neud papillon pour imiter le voix de Ran , sourit . Il utilisait souvent la voix d'autre personne au téléphone , de peur de manquer de précieuses informations
« Oui, continua Pierre .On a pénétré dans mon usine par effraction et j’ai peur que l’on revienne vandaliser mon bâtiment. Tu sais, ici il n’y a absolument rien à voler, mais tu sais des voyous déçus de ne pas trouver d’objets de valeur peuvent se venger en cassant tout sur leur passage ! »
Conan se sentit très concerné par cette histoire. Justement, ces derniers temps, il n’avait pas eu d’affaires bien compliquées à se mettre sous la dent et cette histoire lui titillait déjà l’esprit.
« Si tu veux, » répondit-il, « je veux bien passer cette après-midi pour faire ma petite enquête. »
« Ok » dit Pierre, content de recevoir bientôt l’aide précieuse de son amie . « Passes vers quatorze heure, je t’expliquerait l’affaire en détail et puis ça me fera plaisir de te voir. »
Pierre raccrocha .Sa secrétaire se tenait à côté de lui, une liasse de feuillets à signer, puis on sonna à la porte, un client qui voulait le voir, puis Yan demanda son aide sur un problème de montage et Pierre finit par oublier la nécessité pressante d’appeler le serrurier.
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| | | Détective Conan
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| Sujet: Re: 2eme enquête : Certain l'aime chaude .... Sam 12 Mai - 18:50 | |
| « Bonjour , que puis-je faire pour vous ? »
Ran ,accompagné par Conan , se posait la même question.
« Salut Ran ! » dit Pierre qui sortait de son bureau.
« Viens dans mon bureau, je vais t’expliquer l’affaire » ajouta Pierre en entraînant son ami.
La pièce était petite, la décoration sobre. Un bureau de couleur verte et quelques fauteuils d’ancienne facture témoignaient du peu d’importance qu’apportait Pierre en son apparence. Seul un tableau récent aux teintes bleutées, d’une dimension respectable ornait le mur principal. Ernest s’assit en face du maître des lieux, cala solidement et symétriquement ses deux jambes sur le sol et mira son interlocuteur avec ses yeux perçants d’intelligence. Pas sa posture, il démontrait sans la moindre ambiguité l’intérêt que suscitait en lui l’étrange mystère de son amie.
Pierre reprit l’histoire en détail, ajoutant à celle-là les doutes et les interrogations sur les possibles coupables et concluant sur un :
« Je ne sais pas qui a pu faire ça et je ne comprends pas la véritable raison de cette intrusion, mais en tout cas je suis inquiet ! »
Ran ne répondit rien, son visage détendu ne témoignait d’aucun sentiment particulier. elle se racla la gorge en pensant que peut-être un mauvais rhume était en voie de se faufiler dans son corps. Puis, elle se leva.
« Ne t’en fais pas, je vais faire un petit tour dans l’usine et, si tu me le permets, je poserais quelques questions à ton personnel et aux enfants qui, si je ne me trompe pas, sont tous présents dans la salle de jeux. »
« Fais comme tu veux, tu as carte blanche ! »
Le téléphone sonna.
« C’est pour vous »,annonça la secrétaire dans son extension téléphonique.
« Bonjour Monsieur… »
Ran quitta le bureau, motivé par sa quête d’indices et grimpa les escaliers en familier des lieux pour retrouver les enfants.
« Bonjour Ran ! Salut Conan ! » entonnèrent à l’unisson les deux jeunes adolescentes que Ran connaissait fort bien.
« Bonjour les enfants ! » répondit Ran en accordant aux filles un bisou sur leurs joues pommelées.
Quentin, Mathias, Alexis et Elodie s’étaient disposés en retrait et se lançaient des regards interrogateurs sur la présence de cet inspectrice de police que leurs copines semblaient si bien connaître.
« Qu’est ce que tu viens faire ici ? » demanda Caroline
« Et bien ton père m’a demandé d’enquêter sur cette histoire de vol de clef. »
« Ben dis donc » reprit Dorothée, « y’a un voleur qui a intérêt à se faire du souci, tu crois que c’est l’un d’entre nous ? »
La remarque était fulgurante et les trois garçons semblèrent gênés, on pu même discerner quelques gouttes de sueur perler sur le front d’Alexis.
« Ne vous en faites pas les enfants, je veux juste vous poser quelques questions qui pourraient m’aider, c’est tout. »
Personne ne sembla soulagé par cette précision.
Alors, Ran lança une question d’ordre général :
« Connaissiez-vous la cachette de la clef ? »
« Ben oui ! » répondit immédiatement Dorothée en parlant au nom de la petite assemblée présente. « On rentre toujours par le bas quand l’usine est fermée et tout le mode m’a vu aller chercher la clef dans le petit garage. Mais bon, tu sais Ran, on a confiance en eux » poursuivit la jeune fille en souriant.
Puis Ran interrogea chacun des protagonistes. D’abord Alexis qui, intimidé, répondit aux quatre seules questions que Ran répéta :
« Où habites-tu, possèdes-tu un moyen de transport, quel est ton passe-temps favori, as-tu peur de la nuit ? »
-Ben ! J’habites Gex, j’n’ai pas de scooter, je joue de la guitare.
-Et pour la nuit ?
-J’ai pas peur du noir ! Répondit-il après avoir lancé un regard sur les filles qui pouffèrent de rire à sa réponse.
Quentin et Mathias eurent des réponses similaires concernant la peur du noir entraînant la même réaction de la part des demoiselles. Seul Quentin qui habitait Cessy possédait une mobylette et Mathias fit part de sa passion pour les collections d’objets.
Elodie voulut répondre également aux questions mais Ernest n’écouta pas vraiment ses réponses. En ami de la famille il connaissait parfaitement la jeune fille et savait pertinemment qu’aucun soupçon ne pouvait reposer sur elle.
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| Sujet: Re: 2eme enquête : Certain l'aime chaude .... Sam 12 Mai - 18:52 | |
| Ran se trouvait devant le bureau de la secrétaire. Pierre en rendez-vous avec un représentant ne pouvait pas pour le moment être dérangé. Alors notre inspecteur entreprit de papoter un brin avec madame Gausse : « Avez-vous une idée de ce qui s’est passée avec cette clef ? -A mon avis, c’est un clochard . Il y en a des tas qui traînent dans le coin. Juste, la semaine dernière, y’en a deux qui se sont présentés à la porte et qui m’ont posé des tas de questions sur l’entreprise. -Oui c’est bien possible ! Répondit-elle, on a eu quelques problèmes avec ces gens là. Faudra que Pierre songe à changer sa serrure au plus vite. -Oui, c’est ce qu’il veut faire. -Est-ce qu’il est possible d’aller voir les ouvriers, j’aimerai bien leur poser quelques questions ? -Bien entendu, suivez moi, on va d’abord aller voir le câbleur. Yan, plongé dans son travail répétitif ne les entendit pas arriver. Il est vrai que le fond sonore musical qu’il avait choisi, n’avait rien de mélodieux. Une sorte de hard rock disgracieux qui écorcha les oreilles de nos arrivants. Madame Gausse tapa sur l’épaule du jeune homme qui leur tournait le dos. Il sursauta de surprise. Se retourna vivement pour mirer la bouille de Ran qu’il connaissait pour l’avoir vu plusieurs fois apparaître dans les chroniques de la gazette locale. -Ran Mouri ! Dit-il avec surprise. -Les mains en l’air, vous êtes en état d’arrestation ! Plaisanta notre inspectrice. Le jeune homme pâlit et fit mine de lever les mains. La secrétaire poussa un « Quoi ! » d’inquiétude. Quand Ran éclata de rire. -Mais non c’est pour rigoler ! Dit-elle en s’excusant. Puis le sourire aux lèvres , Ran continua. -Vous êtes au courant pour cette histoire de clef. -Oui, bien sûre. Pierre m’en a parlé ! Répondit-il sèchement -Vous en pensez quoi ? -J’en pense rien du tout, en tout cas c’est pas moi qui l’ai piquée. D’ailleurs je ne vois vraiment pas pourquoi ! Pierre m’a laissé à plusieurs reprises, le vendredi après midi, seul dans l’usine et si j’avais voulu piquer quelque chose, c’est là que j’aurai pu le faire. -Ne vous fâchez pas, je ne vous accuse pas, je veux juste savoir si vous savez quelque chose. -Ben, je n’sais pas, demandez plutôt aux mécanos, leur atelier est à côté de la porte, c’est tout ce que j’ai à vous dire ! Puis il se retourna et reprit nerveusement son travail. Ran jeta un coup d’œil furtif sur madame Gausse qui le regardait d’un air sévère. -Suivez-moi, dit-elle je vous emmène voir les mécaniciens. L’atelier était tranquille, la pause de dix heures avait apporté son calme momentané, et seul, Lionel, un café à la main, restait assis devant sa machine, mirant avec circonspection un plan de format A4 pendu à l’aide d’un aimant sur la tête de sa fraiseuse. L’arrivée de Ran le surprit. -Eh bien dis donc, le patron fait bien les choses, un inspecteur de police pour un simple petit vol de clef ! -En fait je suis une amie de Pierre et comme il semblait très embêté par cette histoire, je suis venu voir si je pouvais l’aider. Vous savez quelque chose ? -Pour moi c’est les SDF, la semaine dernière, j’en ai vu deux qui traînaient autour de l’usine, alors, avec Aurélien, on est sorti et ils ont déguerpi en vitesse. Vous n’avez qu’à aller faire un tour et fermer leur campement, vous verrez, Y’aura plus de problème dans le pays de Gex ! -Je pense que vous n’avez pas tord, tout le monde me dit la même chose, faudra que j’aille là bas pour me rendre compte... Pouvez-vous me décrire rapidement ces clochards ? -Un p’tit costaud qu’avait pas un cheveux sur le cailloux et l’autre plutôt grand, très maigre, avec un béret noir. Ran sortit son calepin, le posa sur un coin de table et prit minutieusement la description en note. Entre temps Lionel avait remis sa machine en marche et le bruit infernal de l’outil qui entaillait la matière leur intima qu’il était temps de s’en aller. Quelques secondes plus tard, ils se retrouvèrent tous les deux dans le petit hall d’entrée où le larcin avait été perpétré. Il servait de local à l’unique fumeur de l’usine. Aurélien venait justement de terminer sa clope, quand la vue de l’inspecteur le fit sursauter. Ran lui fit un petit salut de la tête et entama immédiatement le sujet. -C’est embêtant cette histoire de clef, votre collègue m’a dit que c’était certainement les SDF qui avaient fait le coup, j’aimerai avoir votre avis. Aurélien balbutia un acquiescement timide et interrogateur. Je suis inspecteur de police ! Ajouta Ran. Je ne suis pas là officiellement, juste pour donner un coup de main à Pierre, question de résoudre cette affaire. -Inspecteur de police ! S’étonna Aurélien. Vous savez moi je ne sais rien… Oui ! Peut-être les clochards. Ernest, acquiesça en silence. -Vous voyez inspecteur, reprit Madame Gausse, on pense tous la même chose ! Puis elle entreprit une description plus minutieuse des suspects qu’elle avait précédemment rencontrés. Ran se tourna dans sa direction, écouta avec attention sa description détaillée et en prit bonne note sur son petit carnet. Aurélien, voyant son témoignage conforté par madame Gausse, ouvrit la porte et sen alla faire son petit tour habituel à l’extérieur. Sa sortie permit à un froid glacial de s’engouffrer dans la pièce. Madame Gausse grelotta. Quelle tristesse de rentrer dans l’hiver ! Jeta t’elle, puis elle entreprit d’ajouter quelques détails à son signalement. Moins de deux minutes plus tard un souffle gelé envahit de nouveau le local. C’était Aurélien qui rentrait de sa minuscule escapade et qui retournait vers son atelier. Ran et Conan prierent congés en saluant Mme Gausse. -Eh bien , une affaire qui n'a pas été très difficile de résoudre ... Ce sont les SDF ... Conan regarda le calepin de Ran, et ne trouva pas de solution ... Ran s'exclama soudain . Elle venait de trouver la clé par terre, près du muret - Les clochards ont surement balancer cette clé , voyant qu'il n'y avait rien de valeur. On va aller la redonner à Pierre ... Conan prit la clé et l'examina . Elle ressemblait à toutes les autres clés . Elle était toute chaude , ce qui réchauffa un peu les mains de notre petit détective, par ce froid . - En même temps , on pourra dire à Pierre qui a fait la mauvaise blague de voler la clé pendant quelques jours ... Voila, bonne chance J'aimerai bien que vous écriviez le coupable et ce qui l'accuse HG : Dsl d'avoir fait si long mais, j'ai pas eu le choix ^^ | |
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